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  • Photo du rédacteurInès Chassignole

"il faut que...", "oui mais..." : quand notre langage nous joue des tours


"Oui... mais" ou comment annuler toute chose positive en deux mots.

"Oui j'ai fais un bon repas oui... mais je n'aurai jamais du tant manger"

"Oui j'ai apprécié mon dessert... oui mais ce n'était pas la peine d'en prendre un"

"J'ai envie de faire plus d'activité physique oui... mais je n'ai pas le temps".

L'idée est toujours la même : une phrase en deux temps, démarrant par une expérimentation, une pensée, un souhait, une volonté... tinté de positif contre-carré dans un deuxième temps grâce au "oui mais", reflettant ce qui ne nous convient pas.

Je vous imagine entrain de retrouver vos "oui mais" de la journée...

Le soucis c'est que spontanément, nous retenons davantage la fin de la phrase après le "oui mais" plutôt que l'impulsion initiale. Je reprends le premier exemple sorti de consultation :

"J'ai fais un bon repas oui..." [impulsion positive, dans le contexte bon était à entendre comme goûteux et agréable car partagé qui étaient des valeurs fortes pour cette patiente] ... "oui MAIS je n'aurai pas du tant manger" [la quantité lui posant problème]. La suite du discours fut focalisé autour de cette pensée qu'elle n'aurait jamais du manger autant, réduisant à néant l'aspect très agréable de ce repas.

La balance penche en faveur du négatif : mais pourquoi occupe-t-il toute la place ?

L'avez-vous remarqué ? "Une mauvaise nouvelle l'emporte sur dix bonnes sur la même journée"

Pourquoi ne parle t on jamais des trains à l'heure ? En raison d'un biais cognitif, le biais de négativité. [Source : Cerveau et Psycho n°101 de juin 2018].

D'un point de vue de l'évolution, retenir le négatif devait certainement permettre de favoriser un apprentissage rapide et efficace des mauvaises expériences afin de pouvoir éviter que celle-ci se reproduise à nouveau.

Illustration : bloculus.

Exemple : entre deux individus, le premier qui prend toujours le bon côté des choses et s'approche du feu pour le contempler de plus prêt et le second plus méfiant qui a peur de tout, lequel à survécu ?

Alors je vous propose un petit exercice, une question de mot :

Remplacer "oui mais..." par "et en même temps"...

Objectif ? Accuillir, faire de la place à ce qui nous embête pour ensuite limiter la place que ça occupe dans notre zone de confort et rendre le tout confortable pour avancer.

= Apprécier sans remettre en cause !

"J'ai passé un bon repas ET EN MÊME TEMPS je n'aurai pas du tant manger".

Alors, qu'observez-vous ?

Merci Lorraine Binoche, sophrologue, pour ton apport autour de cet outil "d'intégration" lors de nos ateliers cette année.

 

"Il faut que..." ou comment espérer forcer un changement

"Il faut que je me bouge si je ne veux pas avoir de problème de santé"

"non mais là il faut que j'arrête de fumer"

"Il faut que je maigrisse!"

Et biensur, il suffit de le dire pour que demain ce soit chose faite. Non non non...

Pourquoi changer d'attitude ? Pour quoi ? Quelles valeurs derrière ses objectifs ? Quelles motivations ? Quelles ressources ? Quels sont les obstacles ? Amorcer un changement n'est pas si simple. [Voir l'article sur le changement].

Injonction "il faut que" versus Incarnation "qu'est-ce que je veux, pour moi ?"

Exercice :

Je vous invite simplement à tourner votre phrase différemment et observer ce que cela fait ressortir pour vous :

Remplacer "il faut que..." par "je choisis de..."

"Je choisis de me bouger pour ne pas avoir de problème de santé" tel un comportement pro-santé qui m'anime profondément et non "il faut que je me bouge" car je viens de lire dans la salle d'attente de ma diététicienne que l'OMS recommande 45 minutes d'activité physique par jour alors que je n'y adhère pas particulièrement.

à vous de jouer!


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