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  • Photo du rédacteurInès Chassignole

Jeûne, diète cétogène et cancer


Bon nombre de patient ont des interrogations lorsqu’ils présentent certaines pathologies ou traitements pour affections chroniques. Ils se tournent alors vers l’alimentation en quête de solution pour apaiser certains maux voire optimiser la guérison. Internet est source d’information et de désinformation à ce sujet, entre aliment-miracle et régime curatif.

Pour rappel, les facteurs de risques d'apparition des cancers sont nombreux et un cancer est souvent le résultat d’une synergie entre de multiples effets, accumulés pendant un temps long. Il faut donc prendre avec réserve toute étude portant sur des liens directs entre cancer & aliments.

 

Et je ne cesserais de le dire : on ne mange pas des NUTRIMENTS mais des ALIMENTS (source de nutriments, vitamines, minéraux, oligo-éléments...), qui ne sont, par définition, pas équilibrés ! L’équilibre au regard de nos besoins se construit donc sur la/les journées !

 

"Les cellules se nourrissent de sucre..." : naissance de la diète cétogène

Dans les années 1950, Otto Warburg, médecin allemand, publie ses observations selon lesquelles une diète riche en glucose stimulerait la croissance des cellules cancéreuses. Plusieurs études se sont par la suite penchées sur l’effet du glucose chez les cellules cancéreuses.

Un régime sans sucre et riche en graisse est déjà utilisé depuis 1930 pour certaines épillepsies. Voyant un potentiel "anti-cancer" les études se multiplient depuis sur des animaux mais trop peu chez l'Homme.

Cette diète est basée sur une limitation de la consommation de glucides (pommes de terre, fruits, laitages, sucre) et pour combler la calorie manquante apportée initialement par ceux-ci, les apports en lipides sont quant à eux augmentés (beurre, huile, fromage, crème, viande, oeuf, avocat).

Cela a pour effet de provoquer un état dit de cétose : plutôt que de puiser son énergie dans les glucides, l’organisme se tourne vers les lipides. Ces derniers seront transformés en acides gras et en corps cétoniques qui seront utilisés à des fins énergétiques.

Une telle diète n'est pas sans conséquences notamment dans les premiers jours de mise en place (maux de tête, fatigue) ; de plus, dans un contexte de chimiothérapie, avoir une alimentation amoindrie n'est pas anodine avec pour principal risque la dénutrition. Laquelle peut nuire à votre votre traitement et compliquer grandement votre prise en charge en fragilisant votre organisme.

* la déuntrition est une pathologie qui apparait lorsque les apports énergétiques/protidiques ne sont plus suffisants, entraînant une perte tissulaire aux conséquences pouvant être délétère pour l'organisme.

Pour l’instant, avec les connaissances actuelles, on ne peut conclure aux vertus anti-cancer de cette diète chez les humains. Le mettre en place ne doit pas se faire sans en informer l'équipe médicale qui vous prend en charge.

Faut-il limiter le sucre ?

Comme chez l'adulte bien portant, l'excès de sucre n'est pas souhaité. Dans le cadre d'un cancer sous traitement, pouvant générer nausées, vomissements, perte de poids, les prises alimentaires sont parfois très difficiles et si la dénutrition guette, il faut absolument apporter suffisamment de calories quels que soit les aliments consommés.

La question du jeûne

Document à consulter pour approfondir le sujet : 0 1 2

Dans la même idée que la diète cétogène et pour faire simple, l'idée du jeûne est de priver la cellule cancereuse de glucose (son principal fournisseur d'énergie) et limiter les facteurs de croissances pour limiter leurs développement voire les faire mourir.

Les travaux réalisés par le Dr Longo vont permettre de développer la recherche sur l'utilisation potentielle du jeûne à des fins thérapeutiques. Il a montré que des souris ayant jeuné 48 heures supportent des doses de chimiothérapie, trois à 4 fois supérieures aux doses maximales utilisées chez l'homme, sans montrer d'altération de leur état général. Seul soucis : les expériences menées chez l'Homme sont rares et ne montrent pas d'effets secondaire notable.

Comme évoqué ci-avant, le risque de déshydratation, fonte musculaire et dénutrition reste élevé chez des sujets fragiles pratiquant un jeûne ou une alimentation restrictive sans surveillance. Sans parler du risque de toxicité supérieure des traitements de chimiothérapie en cas de carence nutritionnelle, lesquels pourraient être stoppés le temps de retrouver un état général plus satisfaisant retardant ainsi le protocole de soin.

Livret à destination des patients

 

Aujourd'hui dans la pratique :

ATTENTION : actuellement nous avons peu d'études scientifiques avec indications validées permettant d'ajuster les recommandations en terme de nutrition, néanmoins internet regorge d'expériences personnelles. Une expérience personnelle est par définition, PERSONNELLE et ne peut convenir à tous les individus. Chacun étant unique, dans son histoire et ses besoins.

Mon conseil ; vous avez envie de modifier votre alimentation ?

  1. Parlez-en à l'oncologue ou l'équipe médicale qui vous prend en charge,

  2. Puis orientez-vous vers un(e) diététicien(ne) qui s'inscrira dans votre suivi global

  3. Tester en étant accompagné et trouvez l'alimentation qui convient à vous en fonction de votre état général et des thérapeutiques en place.


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