La plupart d'entre nous connaît les recommandations de santé publique à force de les voir (...et les entendre !) partout depuis des années.
Elles ont été mises en place pour faire face à l’augmentation du surpoids et de l’obésité, mais avec du recul lorsque j'entends "je mange parfaitement équilibré, je connais tout ça, mais je ne perds pas de poids!" je me dis qu'elles laissent surtout place à une confusion dans le message passé laissant penser qu’il faut suivre ces règles pour perdre du poids. Sauf que c’est faux. On peut manger de façon très équilibrée et prendre du poids ou ne pas en perdre ou encore manger de façon anarchique et perdre du poids.
Manger sainement n’est pas seulement manger équilibré, ou manger pour réguler ses apports nutritionnels et encore moins manger pour contrôler son poids et garder la ligne. Il nous est facile à l’aide de formules de calculer les besoins théoriques d’un individu, c’est ce que nous apprenons à l’école et c'est ce que propose bon nombre d'application de coaching nutritionnel ; élaborer des plans mêlant calories, macronutriment, micronutriment… Et ainsi dire quoi et combien manger pour que le corps fonctionne correctement. Si seulement cela fonctionnait, ce serait tellement simple. L’aliment aurait ainsi pour seule fonction d’apporter de l’énergie et des nutriments en fonction des entrées et des sorties: on équilibre cette balance et le tour est joué. Mais calculer des apports « théoriques » n’est pas toujours adapté, suffisant, cohérent dans la pratique (je passe le chapitre expliquant que chaque organisme à un métabolisme bien spécifique et que suivre très précisément les entrées et sorties est bien plus complexe qu'il n'y parait).
Les aliments nous apporteraient donc seulement de l’énergie et des nutriments ?
Qui n’a jamais mangé un pot de crème glacée devant la TV un soir de déprime ?
Qui n’a jamais réalisé la recette des madeleines de mamie pour se replonger dans les souvenirs d’enfance ?
Qui n’a jamais craqué sur un paquet de biscuit, un morceau de fromage en réponse à une contrariété ?
Et à l’inverse, qui n’a jamais été irritable, impatient, triste lors du suivi d’un régime ?
Manger apaise les tensions, manger procure du bien-être ! D’un point de vue physiologique, l’alimentation permet d’augmenter la sérotonine et la dopamine (des neurotransmetteurs du bien-être) et de baisser le cortisol (l’hormone du stress). Ceci ne peut se produire que si les aliments consommés sont appréciés (vouloir se contenter d’une pomme alors que notre cerveau crie brownie sera peut satisfaisant… et il risque alors de crier plus fort !). Manger pour s'apaiser peut se passer à table, au moment des repas mais aussi en dehors et ce, même en absence de faim : c'est un fonctionnement normal ! La phrase "j'ai supprimé les aliments plaisirs", trop souvent entendu, vous prive donc de ce plaisir alimentaire qui a pourtant un rôle essentiel pour maintenir un état physiologique et psychologique stable et ne représente pas une entrave à la régulation pondérale comme il serait tentant de le penser.
En conclusion, pour qu’une alimentation soit pleinement équilibrante, elle doit être suffisamment calorique, suffisamment riche en nutriment avec des aliments de bonne densité nutritionnelle et suffisamment plaisante. S’il manque l’un des critères, quand bien même votre poids et votre IMC sont normaux, si la relation à la nourriture n’est pas satisfaisante, apaisée alors on ne peut pas vraiment parlé du fait de « manger sainement ».
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